critique

Salon de Gacé - L'accord parfait

Exemple même de dynamisme, le Salon de Gacé, qui entame sa neuvième édition, nous vaut l'une des plus belles expositions de l'année. Présenté par le Carré d'Art, tout près du collège Jean Moulin, il conjugue excellence, rigueur, et diversité. Autour de quatre permanents, une petite dizaine d'invités font vibrer les cimaises.

Avec ces 2000 habitants, Gacé démontre qu'une petite commune peut être à la pointe de la culture. Entamant sa 9ème édition, son Salon d'Art nous en fournit l'exemple radieux. Fruit d'une relation harmonieuse entre élus, organisateurs et artistes, ce salon conjugue exigence, diversité des styles et convivialité. Le tout mérite, nous le pensons, d'être souligné tant cette exposition nous inspire de réflexions sur ce qu'il conviendrait de faire dans d'autres localités, les grandes villes n'ayant plus le monopole de l'excellence.

Quatre permanents et une dizaine d'invités, soigneusement renouvelés chaque année, la recette se révèle aussi simple qu'efficace. Pas de monotonie donc, mais un constant souci de qualité, sans aucun préjugé de style, avec une volonté d'accueillir des artistes pour qui le métier n'est pas une notion désuète mais une sorte d'ascèse quotidienne. Quant au support des oeuvres (modules faits sur mesure), il affiche l'élégance qui convient.

Parmi les découvertes de cette année, l'artiste Akitoshi Yamada, dont l'oeuvre onirique nous enchante, Jean Rougé et Christian Vassort, deux personnalités marquantes, auprès desquels nous retrouvons Gérard Beaujard, l'un des commissaires de l'exposition, Sylvie Demay, Nathalie Doré, Olivier de Rivaz, Jacques Le Guilly, Sophie Morisse, Christian Ronceray qui parvient à faire "parler le silence", ou encore le sculpteur Théo, dont nous avions visité l'atelier au cours de ces dernières années.

Parmi nos découvertes, Daniel Thérasse, qui nous vient de Noisy-le-Grand, Annette Vassiliu et ses délicieux livres d'artistes, Véronique Constant et ses nus. Le Salon 2011 a par ailleurs rendu hommage au regretté Roger Duclent, un enfant du pays, qui fit partie du cercle de Jacques Prévert et collabora de très près avec le cinéaste Paul Grimault en tant que décorateur du "Petit Soldat". Le programme, on le voit, est plus que stimulant. Le Salon de Gacé est ouvert jusqu'au 1er mai (de 14h30 à 18h) On ne peut qu'en vanter le contenu.

Luis Porquet, Critique d'Art - avril 2011